Demandez à Cendrillon ou à son prince charmant…

Il y a quelques jours, j’ai reçu le témoignage d’un lecteur de TOUT LE MONDE MERITE D’ETRE RICHE qui disait « … c’est bien votre livre, mais vous ne dites pas comment planquer de l’argent sans que votre femme le sache … ! ». Visiblement ce Monsieur avait quelques déboires avec son (ex)épouse.

Lorsqu’ils s’apprêtent à se marier ou se remarier, beaucoup de couples étudient le budget de leurs noces. Mais par peur de froisser l’autre ou parce que ce n’est pas très romantique, la plupart ne discutent pas des questions économiques et financières qui peuvent avoir un impact important sur leur future vie de couple.

Ainsi, ils oublient de déterminer à qui appartiendront les biens acquis avant le mariage ou qui soutiendra les enfants issus d’un autre mariage.

Je sais que ce type de questions ont tendance à plomber l’ambiance, mais en les abordant avant vous garantirez votre harmonie future et ferez disparaître les sources de discorde si un jour le prince charmant se transformait en Barbe bleue et/ou Cendrillon en sorcière.

Mariez vous pour le meilleur, jamais pour le pire

Avec l’augmentation du nombre de divorces, le sujet est devenu plus complexe qu’auparavant. Dans une union, une (ou un) jeune mariée n’épouse pas qu’un conjoint, mais peut également se marier avec des dettes. Exemple, si le marié est un ancien divorcé qui doit payer la pension alimentaire à son ex-épouse, et si ce sujet n’est pas abordé au préalable, la nouvelle épouse pourrait se retrouver, en cas de décès de son mari, à payer une pension alimentaire à l’ancienne conjointe.

Autres cas de figure : un époux peut se retrouver père du jour au lendemain si sa nouvelle épouse a déjà des enfants, ou endetté si l’un des 2 futurs mariés a déjà des crédits à la consommation non remboursés.

Chaque union devrait faire l’objet d’une étude pour éviter les mauvaises surprises. Ceci pour le plus grand bien de la future famille, car si l’un des époux est endetté il est inutile de partager cette dette. Celle-ci ne ferait qu’empêcher le ménage de prospérer et aussi semer la discorde.

Prenons un nouvel exemple : Vincent et Sophie veulent se marier. Mais Vincent a une dette de 100 000€. Si les 2 tourtereaux oublient la dette, (peu de chances que cela arrivent aux créanciers, même en guise de cadeau de mariage) en se jurant fidélité et soutien, le couple démarrera sa vie économique à -100 000€.

Non seulement cela peut leur poser des problèmes pour l’obtention d’un prêt immobilier, mais aussi générer des problèmes pour le financement des études des enfants. Alors qu’en laissant cette dette en dehors de leur union par l’intermédiaire d’un contrat de mariage, Vincent pourra continuer à payer sa dette et participer aux besoins du foyer, sans que sa femme ne soit inquiétée.

Quelques conseils pour Cendrillon et son prince charmant

Tout d’abord soyez honnêtes l’un vis à vis de l’autre et clarifiez les choses avant. Prenez chacun une feuille et répondez aux points suivants :

Etes vous à jour de vos dettes ? Avez-vous un jugement contre vous qui implique une dette ? Avez-vous été en faillite personnelle ou sur une société dans laquelle vous étiez gérant ? Quel est le montant total de vos dettes (crédits immobilier, voiture, consommation, etc… amendes, pension alimentaire, ect…) ?

Quel votre revenus annuel, la valeur de votre appartement, votre voiture, vos investissements, etc…

Si vous vous remariez, votre futur époux doit être au courant de toutes les dettes dues. En ce qui concerne votre retraite, vous devez l’informer, et vous informer, des droits éventuels que votre ex-conjoint pourrait prétendre sur votre retraite future (pension de réversion) ou sur vos biens.

Une fois terminé, échangez vos feuilles et analysez les réponses de l’autre. Il est possible qu’elles déclenchent une discussion au sujet de :

– qui est le responsable des dettes antérieures au mariage ?
– comment partager vos futures acquisitions ?
– comment faire face aux engagements financiers contractés avant votre future union ?

En fonction des problèmes éventuellement soulevés, posez vous la question de l’utilité d’un contrat de mariage. Son existence peut se révéler primordial si :

– Vous apportez des biens dans le mariage
– Vous pensez hériter de biens importants
– S’il existe déjà des enfants d’une autre union.

Protégez vos biens

Dans le cas d’un (re)mariage après 40 ans nous avons plus de biens qu’un jeune marié de 20 ans. Ainsi votre préoccupation sera plutot dirigée sur la protection des biens apportés. Si votre salaire est élevé vous devrez protéger les biens qui seront acquis après le mariage.

Un contrat de mariage vous assurera que vos biens resteront à l’écart de ceux de votre époux/se, et que celui-ci ne pourra pas réclamer une partie des biens acquis auparavant en cas de divorce.

Protégez vos enfants

Signer un contrat de mariage est avantageux pour s’assurer que les enfants existants seront bien vos héritiers. Généralement, à moins que votre époux/se renonce spécifiquement à son droit aux biens dans le cadre d’un contrat validé, il ou elle peut réclamer une partie de ceux-ci à votre décès et ainsi léser vos enfants.

Cela n’implique pas que vous devez désavantager votre nouveau conjoint et si, comme la plupart d’entre nous, vous voulez que tout soit équitablement réparti, vous devez prévoir ce cas de figure à l’avance en rédigeant un contrat de mariage et/ou un testament.

Le mariage est un choix émotionnel important, mais ignorer les considérations financières risque de menacer votre bonheur. Pour vous protéger des lendemains qui déchantent, établissez les bases de votre sérénité future.

Je sais que ces aspects formels sont rarement abordés par peur des réactions de l’autre, ou simplement parce que les amoureux n’osent pas en parler, même s’ils y pensent chacun de leur coté.

Pour finir , un message pour vous Mesdames : dans le cas d’un divorce ou d’une disparition, les femmes sont toujours plus désavantagées (financièrement) que les hommes, pour plusieurs raisons :

– en cas de divorce, elles ont souvent la charge des enfants. Même si elles travaillent et qu’elles reçoivent une compensation financière (pension alimentaire) elles devront assumer seules toutes les charges qui étaient assumées avant par le couple.

– si elles ne travaillent pas, elles accentueront encore plus ce désavantage et se retrouveront encore plus dépendantes de leur conjoint

Par conséquent n’hésitez pas à prévoir tous ces aspects avant. Pendant la bagarre, s’il doit y en avoir une, les 2 camps sont retranchés, défendant âprement leurs positions, et oublient vite le conte de fée avec lequel tout à démarrer.